La galerie Doazan
La découverte de la Corse, l’invention du patrimoine insulaire, le pastoralisme y sont étudiés et mis en valeur. Trois mille objets de la Corse traditionnelle ont ainsi été réunis par le père Louis Doazan, un des pionniers de l’ethnographie corse.
Présentation
La galerie Doazan propose le regard d’un ethnologue sur la Corse rurale traditionnelle.
Son parcours est une découverte de certains aspects de la Corse rurale entre les années 1952 et 1978 inspiré des travaux du Père Louis Doazan :
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La découverte de la Corse
En 1951, le père Louis Doazan est nommé professeur de Sciences naturelles au petit séminaire d’Ajaccio.
Il constitue un cabinet de sciences avec des échantillons et des specimens et fait découvrir à ses élèves l’histoire et la géographie de la Corse à travers les récits des auteurs de l’Antiquité grecque et latine et ceux des voyageurs du XIXe siècle.
Mythes et allégories, emblèmes et symboles, ont ainsi constitué un imaginaire de la Corse et de l’île. En témoignent des gravures, des cartes de géographies et des monnaies frappées sous le généralat de Pascal Paoli.
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L'invention du patrimoine
Si le terme de patrimoine est aujourd’hui entendu et admis par tous, il n’en a pas toujours été ainsi : on doit à Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments historiques nouvellement crées, la découverte en 1839 du patrimoine mégalithique et roman de l’île.
C’est à la fin du XIXe et au début du XXe siècle que les érudits des sociétés savantes ont valorisé la langue et la culture corse.
Le père Doazan s’inscrit dans la lignée de ces découvreurs du patrimoine : il fut, en effet, l’un des premiers à s’intéresser à l’ethnographie et à constituer un musée à partir d’objets collectés lors de ses enquêtes de terrain.
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Artisanat et savoir-faire traditionnels
La fabrication artisanale nous renvoie toujours à un système familial de production et au savoir-faire de celles et ceux qui ont produit des gestes techniques dans un contexte historique et économique donnés.
Des savoir-faire ont aujourd’hui disparu, certains sont devenus obsolètes, d’autres ont pu se maintenir ou se transformer. L’activité textile est celle qui a le moins bien résisté aux changements du système de production, malgré les tentatives des artisans dans les années 1970 et 1980. Les métiers à tisser présentés témoignent de cette évolution et des tentatives menées dans le secteur textile.
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La bergerie de Milisaria
En 1973, le père Louis Doazan réalise à la demande du musée national des Arts et Traditions populaires une enquête sur les derniers bergers chevriers qui transhument encore entre la Balagne déserte (Filosorma et Marzulinu) et le Niolu.
Conscient des mutations que connaît cette profession, il décrit minutieusement les pratiques pastorales et particulièrement une bergerie, celle de Milisaria Acquaviva à Amago. L’outillage et les objets présentés dans une scénographie très épurée témoignent aussi bien des changements en cours que de la capacité d’adaptation des bergers à de nouveaux matériaux pour des usages identiques.
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L'espace du berger
La cartographie des transhumances insulaires dressée en 1825 témoigne de l’importance du pastoralisme dans l’histoire économique et sociale de la Corse.
Si, au XIXe siècle, les récits de voyageurs et l’iconographie ont contribué à donner une image d’Epinal du berger corse, la réalité de son quotidien est tout autre : bien loin de vivre en autarcie, son mode de vie saisonnier le conduit à traverser de vastes territoires aussi bien pour la conduite de son troupeau que pour la commercialisation de ses produits. Plus de vingt ans après l’enquête du père Doazan, et quels que soient les changements qu’a connu cette profession, elle a su maintenir des savoir-faire traditionnels.
À découvrir également
L’espace d’expositions temporaires
Chaque année, une nouvelle exposition temporaire et ses contrepoints, ainsi qu’un espace pédagogique dédié au jeune public, viennent compléter le parcours permanent. Elle est accompagnée d’un catalogue richement illustré et offrant des articles de scientifiques reconnus sur le sujet traité.
La galerie du « Musée en train de se faire »
Le Musée s’intéresse à la Corse d’aujourd’hui, à ses aspects sociaux, économiques et culturels. Les tentatives d’industrialisation, le développement du tourisme et la quête identitaire des Corses en sont les thèmes essentiels.